SOS Hautes Ecoles en détresse
SOS Hautes Ecoles en détresse
La situation dans les hautes écoles de la communauté française est plus que critique, les moyens y manquent cruellement. Et ce pour plusieurs raisons.
Premièrement le système de financement mis en place -dit de l’enveloppe fermée- est tout bonnement inepte. Ce système fonctionne sur le principe suivant : un montant X est alloué pour toutes les hautes écoles de la communauté française (montant qui depuis la création des hautes écoles n’a été qu’indexé alors que la population étudiante a plus que doublé !). Ce montant est ensuite divisé entre établissements sur des critères plus que contestables. Par exemple : un étudiant d’une telle haute école n’a pas la même « valeur » qu’un étudiant d’une autre haute école, c’est le coefficient de catégorie. Celui-ci ne poserait pas de problème s’il avait été basé sur des critères objectifs. On peut en effet raisonnablement admettre que, par exemple, des études en paramédical ont un besoin en matériel plus coûteux que des études en sciences économiques. Mais ce coefficient a été dressé sur des considérations politiques et non sur des critères objectifs. Cependant cela n’est rien en comparaison d’un autre critère de répartition de cette enveloppe : l’augmentation de la population étudiante. Plus une haute école voit sa population étudiante augmenter plus elle se verra octroyer une part importante du gâteau. Rien d’anormal jusqu’ici, la vraie perversion du système vient de l’enveloppe fermée : si quelqu’un reçoit plus, un autre reçoit forcément moins. A partir de ce constat on comprend qu’une école qui a reçu un montant X pour une population donnée, verra ce montant diminuer si l’année suivante elle n’a pas augmenté sa population. Par exemple une école qui a une population de 100 étudiants cette année et qui a reçus comme subvention 20.000 euros. Si l’année suivante elle ne passe pas à 130 étudiants mais se stabilise, elle ne recevra plus que par exemple 19000 euros. Un établissement est donc condamné à augmenter sa population étudiante pour éviter un effet boulle de neige inverse. Mais cette course effrénée à l’étudiant ne va pas de pair avec un meilleur encadrement puisque les moyens alloués aux hautes écoles restent les mêmes depuis 10 ans. Pour les établissements il s’agit juste d’une course à la survie pure et simple.
Deuxièmement il y a une impossibilité pour les pouvoirs organisateurs de faire des prévisions à longs termes car les DIC (droits d’inscriptions complémentaires) viennent d’être supprimés.
Le véritable problème est le manque de volonté politique de "panser" autrement qu’avec des sparadraps le refinancement des hautes écoles. Il faut trouver des solutions structurelles. Le pilier central d’une démocratie est l’enseignement. Ce pilier doit être de qualité et accessible au plus grand nombre. De cette façon la société engendrera des citoyens à l’esprit critique. Mais il est vrai qu’il est plus confortable de gouverner des moutons que des esprits citriques. Serait-il utopiste de demander à nos hommes et femmes politiques d’organiser autre chose que la société de l’ignorance ?
Thomas van der Straten
2 Comments:
nico on t'a reconnu ;)
Danstoncul,
1) Il ne s'agit nullement de pub pour la FEF (je suis d'ailleurs critique de leur combat sur les DIC) mais de mettre en garde contre l’évolution actuelle de l'enseignement supérieur.
2) La FEF -avec tous ses défauts- représente quand même une organisation étudiante réellement écoutée du politique où les hautes écoles ont leur place.
3) Si tu as d'autres propositions pour défendre les hautes écoles je t'invite à t'investir dans le conseil étudiant.
Enregistrer un commentaire
<< Home