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Forum de la section presse information de l'IHECS (Institut des Hautes Etudes des Communications Sociales)

28 octobre 2006

Quelques petites photos souvenirs prises juste après un cours bloc photo bien épuisant...
Sonam et Aline

Nella



Awa



Thomas

Ben

11 octobre 2006

Une Vérité Qui Dérange
S'il est d'abord un plaidoyer scientifique en faveur de l'action contre le réchauffement de la planète, le documentaire "Une vérité qui dérange", qui sort mercredi en France, est aussi le récit de l'engagement de son narrateur, Al Gore.

Mais l'ancien numéro deux de la Maison blanche, qui avait perdu d'un cheveu la présidentielle américaine de 2000, a plusieurs fois répété que ce film n'était en rien le tremplin de ses ambitions politiques.

Et, malgré les appels du pied de certains de ses camarades du Parti démocrate, il soutient n'avoir aucune visée sur le Bureau ovale.

"J'ai trouvé d'autres façons de m'engager et j'aime ça", explique-t-il.

Dans "Une vérité qui dérange", le réalisateur américain Davis Guggenheim a mis en images une des nombreuses conférences données par Gore sur la thématique du réchauffement climatique.

Schémas à l'appui, l'ancien vice-président y livre une somme d'informations sur les origines du dérèglement climatique et, surtout, sur ses conséquences.

Des films et photographies intercalés viennent illustrer son propos, montrant ici la fonte des neiges du Kilimandjaro, là le recul des glaciers de Patagonie. "Nous sommes en situation d'urgence planétaire", estime Al Gore.

MANHATTAN SOUS LES EAUX

Le diagnostic est connu. Rare sont désormais les scientifiques qui osent remettre en question l'hypothèse d'un réchauffement global lié à l'effet de serre et aux gaz à effet de serre principalement rejetés par les activités humaines.

Gore détaille les implications de ce phénomène inédit dans l'histoire humaine. Il ne fait selon lui aucun doute qu'il s'accompagnera d'une intensification des épisodes météorologiques extrêmes, comme l'ouragan Katrina qui a ravagé la Floride à l'été 2005, et d'une montée du niveau des océans en raison de la fonte des calottes polaires et des glaciers.

L'ancien vice-président évoque une possible élévation de 6 mètres du niveau des mers. Des simulations informatiques présentent le nouveau visage du littoral chinois ou de la région de Calcutta sous les eaux. Manhattan serait à moitié noyé.
Ralph Cicerone, le président de l'Académie nationale américaine des sciences, a confié à Reuters avoir aimé le film, en reprochant toutefois à Gore de tenir pour établi que le réchauffement climatique entraînera nécessairement une propagation des maladies comme le paludisme, ce qui serait contesté par certains scientifiques.

"Les parties scientifiques du film qui sont les mieux traitées sont selon moi celles sur la banquise et les glaciers", a-t-il jugé.

Présenté au festival de Sundance, puis à Cannes, le documentaire a été salué par la critique. Produit par Participant Productions, une société habituée à financer des oeuvres politiques, et qui compte notamment "Syriana" ou "Good Night and Good Luck" dans son catalogue, ce film a été largement vu aux Etats-Unis et engrangé plus de 20 millions de dollars de recettes, une performance rare pour un documentaire.

NE PAS CROIRE "QUE LE PROBLEME NOUS DEPASSE"

"Mon objectif (aux Etats-Unis) est de provoquer un déclic, de faire que les hommes politiques des deux bords débatent pour trouver de vraies solutions, et de changer l'opinion des Américains pour qu'ils demandent des actes", dit Gore, engagé de longue date dans la question climatique.

En 30 ans, soutient-il, il a présenté plus d'un millier de fois ses diapositives sur le sujet. En tant que vice-président, il avait participé à la rédaction du protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à effet de serre que 132 pays ont ratifié, mais pas le sien

Après son arrivée à la Maison blanche en 2000, George Bush a annoncé que les Etats-Unis ne ratifieraient pas Kyoto, en expliquant que ce traité était contraire aux intérêts de l'économie américaine.

Mais les choses changent, selon Gore, convaincu que le président tempérera bientôt son intransigeance en matière climatique.

"Nombre de ses partisans sont en train de changer d'avis et lui demandent de faire de même", avait déclaré Gore en Norvège en septembre lors de la promotion de son film.

L'humanité n'a peut-être plus qu'une dizaine d'années pour réagir avant de franchir un point de non retour. Mais Gore est persuadé que la bataille de l'opinion peut être gagnée.

"La dernière erreur, explique-t-il dans le documentaire, consiste à admettre la réalité du problème mais à croire qu'il nous dépasse. Il y a des tas de gens qui vont directement du déni au désespoir sans passer par l'étape qui consiste à agir pour résoudre ce problème."
"Nous en savons déjà bien assez pour nous attaquer directement à cette question."

AL Gore à Bruxelles !

Al Gore est venu présenter son documentaire en avant première (An Inconvenient truth) au Palais des Beaux Arts de Bruxelles dimanche dernier. Al Gore a aussi donné une série de conférences dans le but de conscientiser les esprits aux conséquences du réchauffement climatique.

10 octobre 2006

Question Capitale


Couverture du magazine créé dans le cadre du cours bloc de 2e licence.
Ce magazine de 80 pages environ regroupe les portraits des 19 communes de la Région Bruxelles-Capitale. A raison de quatre pages par commune, des groupe de deux étudiants ont réalisé un reportage sur un lieu symbolique de la ville, le portrait d'une personne connue dans la commune et un traitement politique d'un thème essentiel y faisant débat.

Pour chaque commune était jointe la caricature du bourgmestre sortant.
Voici les caricatures :

02 octobre 2006

Philippe Dewinter

Où l’extrême droite sera-t-elle présente le 8 octobre prochain ?
(Informations exclusives de RésistanceS)

1) C’est les 9 et 10 septembre prochain que les listes définitives pour les élections communales seront connues.
2) Dans quelles communes l’extrême droite parviendra-t-elle à déposer des listes?
3) La rédaction de RésistanceS a mené une enquête, commune par commune.
4) A plusieurs semaines de la date butoir pour se présenter aux suffrages, le site RésistanceS vous propose en exclusivité un état des lieux de la situation actuelle des capacités électorales de l'extrême droite.
5) Parti par parti, d’Anvers à Charleroi, en passant par Bruxelles-ville, Schaerbeek, La Louvière, Liège, Dison, Pont-à-Celles…

Constat général
Voici d’abord un constat global sur l’état de la situation pré-électorale de l’extrême droite.

En région flamande, la présence généralisée du Vlaams Blok/Belang est annoncée. Tous les regards sont fixés sur la ville d’Anvers où le VB pourrait arriver au pouvoir en coalition. De plus, il garde toujours en Flandre son monopole sur l'extrême droite. L'absence de listes dissidentes significatives - qui pourraient séduire les mêmes électeurs - est une nouvelle fois annoncée.
Dans la majorité des communes bruxelloises, le parti nationaliste flamand d’extrême droite sera présent avec des listes souvent complètes en nombre de candidats. Ces dernières seront plus nombreuses que celles du Front national. Ce qui démontre une fois de plus la réelle intégration du VB dans la capitale. L'extrême droite flamande y est bien plus dynamique et ''populaire'' que l'extrême droite francophone. Un comble pour une ville composée de plus de 85 % d'habitants d'expression française.
Outre celles du VB, le FN de Daniel Féret va devoir aussi faire face à des listes francophones qui vont lui disputer son ''électorat'' bruxellois : celles du Front nouveau de Belgique (FNB), de Force nationale (FNationale) et du nouveau venu le Front des Bruxellois (FDB). En Wallonie, l’extrême droite restera également – et comme à son habitude - divisée. Des listes du FN, du FNB, de FNationale ou du Front des Wallons (FDW, branche wallonne du FDB) seront en concurrence dans au moins 8 communes wallonne pour se disputer les voix des électeurs protestataires et de ceux séduits par un discours de droite nationaliste populiste.
En plus des listes du FN, de FNationale, du FNB et du FDB-FDW, d’autres listes, indépendantes de ces partis, pourraient encore être présentes dans plusieurs petites communes wallonnes et bruxelloises. Leurs meneurs potentiels : des dissidents du FN féretiste ou des nouveaux venus dans les rangs nationalistes.

Force est donc de constater que l’extrême droite francophone reste lézardée et que sa présence sera limitée en Wallonie et à Bruxelles, en comparaison notamment avec les élections de 1994. Lors de ce scrutin, le FN avait été capable de déposer 53 listes différentes (36 dans des communes wallonnes et 17 dans la capitale).
Il faut se rappeler qu'à cette époque, le ''clone belge'' du FN de Jean-Marie Le Pen était au meilleur de sa forme sur le plan structurel. Aujourd'hui, la situation des frontistes est totalement à l'opposé. A Bruxelles, leurs listes seront par exemple bien moins nombreuses que celles du Front des Bruxellois, un nouveau parti fondé il n'y a pourtant que quelques mois par Paul Arku, député régional dissident du FN.
La représentativité de Force nationale, une autre scission, menée par le sénateur ex-FN Francis Detraux et une dizaine d'anciens responsables de sections du parti de Féret (dont trois députés régionaux), est également bien plus importante que celle du Front national. A Bruxelles et en Wallonie, FNationale a déjà réussi à implanter une bonne dizaine de sections locales. Cette présence lui permet dorénavant de pouvoir déposer plus de listes électorales que son ennemi juré. Une humiliation de plus pour ce dernier.

Par ailleurs, dans plusieurs communes où l'extrême droite n'avait jamais réussi auparavant à déposer des listes, le FN, le FNB, FNationale ou FDW pourront cette fois-ci être présents. Il s’agit des communes suivantes : Watermael-Boitsfort (FNB), Binche (FNB), Châtelet (FN, FNationale et FDW), Dinant (FN et FNB), Pont-à-Celles (FN), Quaregnon (FN), Seraing (FNationale), Sombreffe (FNB) et Tournai (FN).
Ces nouvelles ''implantations'' communales signifient que l'extrême droite francophone, malgré sa situation actuelle caractérisée par sa division interne et son inorganisation, garde toutefois un potentiel de développement qui pourrait un jour devenir des plus inquiétants pour les autorités politiques.

Vlaams Belang (VB)
De façon générale, le Vlaams Blok/Belang poursuit son accroissement électoral. A chaque élection, ce parti indépendantiste flamand d'extrême droite capte de nouveaux gains électoraux. Il n'a jamais perdu d'élections, contrairement au Front national. La très bonne forme électorale du VB s'est encore confirmée aux dernières élections législatives (2003) et régionales (2004).
Dans un sondage réalisé au mois de juin de cette année, les votes en sa faveur s’élevaient à près de 27 % des voix de l'électorat flamand. Un score potentiel qualifié avec raison de ''nouveau sommet historique'' par le quotidien ''Le Libre Belgique'', et qui devrait se confirmer, à l’échelon local, aux élections communales d'octobre.

Le VB sera présent en masse, en octobre prochain, dans la majorité des grandes villes, mais aussi dans de très nombreuses petites communes. Contrairement à ses ''homologues'' francophones, cette formation possède une structure politique efficace. Le système de hiérarchisation interne, l’écolage politique de ses actuels élus et de ses candidats, ainsi que les très nombreuses sections locales VBistes permettent une implantation de proximité et la popularisation du programme du parti sur l'ensemble de la Région flamande.
De plus, toujours à la différence du Front national, le VB n'est pas concurrencé et fragilisé sur son propre terrain par des formations politiques dissidentes. Seule la ''branche flamande'' du Front national, le Nieuwe partij-Fervent nationaal (NP-FN), pourrait déposer l'une ou l'autre liste. Mais la représentativité de ce NP-FN est totalement nulle. Le VB n'a donc rien à craindre de lui.

Les élections du 8 octobre pourraient confirmer pour le VB le début de la fin de son isolement dans le paysage politique flamand. Ce qui est déjà en quelque sorte le cas puisqu'à Anvers, il se présente en coalition électorale avec le ''groupe Coveliers''. Mené par le parlementaire Hugo Coveliers (ex-Volksunie et dissident du VLD), ce groupe politique préconise un programme nationaliste, ultralibéral et indépendantiste flamand. Il est actif sous le nom de ''Vlott'' (pour : Vlaams, liberaal, onafhankelijk, tolerant, transparant).
La liste anversoise VB-Vlott préfigure une implosion du cordon sanitaire. Une poignée de bourgmestres actuels du CD&V (parti démocrate-chrétien) et du VLD (parti libéral du Premier ministre fédéral) annoncent en effet déjà leur intention de constituer, après le 8 octobre, des majorités communales avec le VB.
Cependant, la bonne santé du VB ne peut camoufler des conflits internes. Des rivalités entre plusieurs de ses responsables locaux ont débouché sur des zizanies plus habituelles chez les francophones d'extrême droite. Le positionnement en place utile sur les listes (pour se faire élire) est à l'origine de ces conflits. A Bruxelles, pour calmer les tensions, la direction VBiste a dû remettre de l'ordre. Plusieurs ''parachutages'' ont été imposés. Des changements de domicile ont eu lieu, certains candidats étant considérés comme trop ''populaires'' par des ''petits-chefs'' locaux. Leur ''émigration'' vers d'autres communes a donc été organisée pour éviter des conflits internes.

Front national (FN)
''A quelques semaines des élections communales du 8 octobre 2006, il faut constater que rien n’est fait, que rien n’est prêt. Il n’y a pas de budget de campagne déterminé. Il n’y a pas de tract prévu sur l’ensemble du territoire francophone et rien n’a été fait pour trouver un mode alternatif de distribution (Ndlr : des tracts électoraux)''.
Ce constat est issu d’une lettre ouverte adressée le 20 juillet dernier aux membres du bureau politique du FN par Patrick Sessler, le responsable du service ''Organisation'' du parti d'extrême droite. Englué dans une crise interne et littéralement divisé en deux clans, celui de Daniel Féret et celui des ''Réformateurs'', le Front national sera présent, mais chichement, aux élections du mois d'octobre.
En 1994, il avait réussi à déposer de nombreuses listes en Wallonie et dans la région bruxelloise. Aujourd'hui, le constat est simple : ce sera pire qu'aux élections communales de 2000, scrutin où les ''frontistes'' vécurent pourtant déjà un terrible ''Waterloo électoral''. Outre les tensions entre ses clans, l'explication de la situation désastreuse des frontistes sur le plan organisationnel réside dans le fait que le FN est un parti très faible, au niveau de son taux d'adhésion.
La ''qualité'' militante de ses rares affiliés laisse quant à elle à désirer. De l'aveu même de dirigeants, très peu de ses militants sont capables de récolter les signatures requises pour déposer une liste et entamer les démarches administratives nécessaires pour la valider auprès des autorités compétentes.

A la date d'aujourd'hui, il est bien possible que la formation de Daniel Féret ne soit capable de déposer que 5 listes dans la capitale : à Bruxelles-ville, à Molenbeek-Saint-Jean, à Schaerbeek, à Woluwe-Saint-Lambert et à Woluwe-Saint-Pierre (contre 8 en 2000 et 17 en 1994).
Dans des communes qui avaient donné de très bons résultats jadis (Anderlecht, Ixelles, Forest, Saint-Gilles…), le FN sera cette fois-ci absent. En Région wallonne, une liste sera bien entendu présente à Charleroi, l'Eldorado électoral du FN (qui pourrait y recueillir plus de 20 %, un record historique). A Liège-ville, à Dinant, à Mons, à Mouscron, à Namur, à Pont-à-Celles, à Quaregnon, ainsi que dans quelques petites communes rurales, des listes labellisées FN pourraient figurer sur les bulletins de vote du 8 octobre.
Lors des communales de 2000, le parti de Daniel Féret était présent dans 10 communes wallonnes, contre 36 aux élections de 1994. Malgré des tentatives avortées dans le passé, le Front national pourrait encore être présent au Flandre, avec une ou deux listes déposées par sa ''branche flamande'', active de manière groupusculaire sous le nom de Nieuwe partij-Fervent nationaal (NP-FN).

Résumons : à Bruxelles, le parti nationaliste xénophobe serait présent dans 5 communes et en Wallonie dans une quinzaine. Un chiffre dérisoire et ridicule pour un parti dont le taux d’intentions de vote lui est, hélas, des plus favorables.

Ces élections sont aussi l'occasion de constater le retour au ''Front'' de plusieurs ex-frontistes passés jadis à la dissidence. Michel Leurquin, chef de file des frontistes dans le namurois dans les années 90, mènerait désormais sa liste à Namur. Willy Fréson (ex-Parti des forces nouvelles, cofondateur d'Agir, au FN de 1996 à 2000, puis cofondateur du Bloc wallon) s'est lui aussi réintégré dans les rangs ''féretistes'' ; grâce au soutien du député fédéral Patrick Cocriamont, un ex-activiste, comme lui, du Front de la jeunesse, une organisation néonazie des années 70-80. Willy Fréson sera présent sur la liste liégeoise. Par ailleurs, Daniel Féret aurait d’ores et déjà proposé à ce ''vieux'' militant nationaliste la tête de liste pour les élections législatives de 2007.

Force nationale (FNationale)
Fondé en décembre 2004 par des dissident du Front national de Daniel Féret, le choix du nom de ce nouveau parti est évident : ressembler le plus possible au parti d'origine, parce que son sigle est, sur le plan électoral, extrêmement porteur.
S'adressant à un identique électorat, les fondateurs de Force nationale espéraient pouvoir utiliser eux aussi les initiales ''FN'' aux élections communales, mais durent renoncer à leur projet pour des raisons de protection légale du sigle. Les initiales ''FN'' restent, heureusement pour Daniel Féret, un ''label'' protégé. Force nationale se présentera dès lors au scrutin du 8 octobre sous le nom de ''FNationale''. Avec un logo ressemblant néanmoins à celui du FN.

La plupart de ses dirigeants et responsables de sections locales sont des anciens du Front national de Daniel Féret. On y retrouve ainsi des ex-députés régionaux (Alain Sadaune, Roland Frippiat et Juan Lemmens), des anciens conseillers communaux frontistes (l’abbé Christian Haudegand...) et des ex-chefs de sections communales et candidats aux dernières élections législatives (Joseph Franz, Jean-Pierre Stalpaert, Simon Daniel, Philippe Terwagne...).
Quant au président-fondateur de Force nationale, Francis Detraux, il fut le leader pendant près de dix ans du FN dans la région namuroise. En 2003, il est élu sénateur pour le compte du parti de Daniel Féret. Aujourd'hui, il siège toujours au Sénat... pour les intérêts de FNationale.
La structure logistique et intellectuelle de cette dissidence frontiste est assurée par Juan Lemmens, un ancien député régional bruxellois du FN (1995-1999) qui passa un moment par la direction du Front nouveau de Belgique, alors présidé par la députée fédérale Marguerite Bastien, avant de cofonder, à l'occasion des élections régionales de 2004, l'éphémère formation électorale ''Bloc national''.
Bien qu’elle ait réussi à récupérer une bonne dizaine de ''cadres'' du Front national, Force nationale a dû très vite faire face, à son tour, à des tensions internes. Elles déboucheront sur des départs : le député régional bruxellois Paul Arku partira fonder sa propre formation (le Front des Bruxellois : voir plus loin) et le député régional wallon Charles Pire retournera finalement au Front national.

Constitué de 11 sections locales dans la Région de Bruxelles-capitale (Bruxelles-ville, Molenbeek, Schaerbeek et Woluwe-Saint-Lambert) et dans la Région wallonne (Charleroi, Châtelet, Chaudfontaine, Dison, La Louvière, Liège et Namur), FNationale pourrait réussir à déposer 13 listes aux élections communales (dont seulement 4 dans la région bruxelloise).
Pour diffuser son programme et coordonner sa campagne électorale, cette nouvelle formation est déjà présente en ''masse'' sur Internet (en comparaison avec le FN officiel) depuis l'ouverture de divers blogs favorables à sa cause. La structuration de ce parti se fait sur la base d'une volonté de fer d'en découdre avec les frontistes de Daniel Féret. Sûrs de leur victoire le 8 octobre prochain, les dirigeants de FNationale mobilisent leurs troupes avec des slogans en forme de harangues.
Dans une ''lettre aux militants et aux futurs élus'' de FNationale, Joseph Franz, leur dirigeant liégeois déclare ainsi : ''Militants, élus de Force nationale, nous devons tous redoubler d’efforts, de dépassement de soi-même pour être le grand parti que nos concitoyens attendent, pour qu’enfin nous puissions balayer la clique au pouvoir et apporter les véritables solutions aux problèmes de notre époque''. Tout un programme, que Daniel Féret s'était déjà juré d'appliquer, il y a vingt ans, lorsqu'il fonda en Belgique le Front national...

Front nouveau de Belgique (FNB)
Pour obtenir des élus, la stratégie du FNB est de présenter des listes là où le FN en sera incapable. Histoire d’éviter la concurrence. Comme aux dernières élections, cette dissidence du parti de Daniel Féret a eu les plus grandes difficultés à trouver des candidats.
Ce qui traduit une implantation locale extrêmement limitée. De plus, des pressions auraient été exercées contre des candidats FNB pour qu’ils ne se présentent pas aux élections. Ajoutons à cela que le FNB est pauvre, ses moyens financiers étant dérisoires.

Dans la région bruxelloise, il déposerait 2 ou 3 listes : à Watermael-Boitsfort et à Woluwe-Saint-Pierre, et peut-être à Anderlecht, le fief électoral bruxellois de l’extrême droite, avec Molenbeek-Saint-Jean. En Région wallonne, le FNB devrait être présent à Charleroi, Châtelet, Herstal, Namur… Des listes pourraient encore être déposée à Binche, Dinant, La Louvière, Mouscron, Sombreffe…

Le FNB sera donc incapable de déposer un nombre significatif de listes. Pourtant, à l’occasion de ces élections communales, il a reçu le soutien actif de la ''mouvance identitaire'', ce qu’avait déjà révélé RésistanceS en avril dernier (relire notre article : Des listes unitaires FNB pour la ''mouvance identitaire''). Cette mouvance est constituée de trois mouvements politiques : Terre & Peuple – Wallonie (d’obédience néopaïenne et racialiste), le mouvement Nation (ultradroite radicale) et Belgique & Chrétienté (un cercle nationaliste-catholique intégriste).
Au moins deux listes estampillées ''FNB'' seront conduites par un membre de Nation, l’une à Woluwe-Saint-Pierre, l’autre à Charleroi. D’autres candidats de ce mouvement issu du groupe néonazi l’Assaut se présenteront encore sur des listes du Front nouveau de Belgique. Il y aura aussi des membres de Terre & Peuple, mais pas en places utiles.

Poursuivis et condamnés pour racisme, les chefs du FNB, François-Xavier Robert, et de Nation, Hervé Van Laethem, ne se présenteront pas à ces élections.

Front des Bruxellois (FDB) – Front des Wallons (FDW)
Le FDB affirme n’être ''ni de droite ni de gauche'' et surtout pas raciste. Pour preuve, il évoque la présence de candidats d’origine immigrée (espagnole, marocaine, turque…) sur ses listes. Au vu du profil socio-politique de sa base militante et de son discours bien moins caricatural que celui du Front national, cataloguer le FDB à l’extrême droite ne va pas de soi.
Cependant, la ''genèse'' de ce nouveau parti, apparu au début de l’année 2006, le lie directement à la droite radicale pure et dure. Son fondateur-président, Paul Arku, est l’ancien responsable de la section d’Evere du Vlaams Belang/Blok.
En 2004, il rompt avec la formation nationaliste flamande et passe dans les rangs du Front national. En juin de la même année, il est élu au Parlement de la Région de Bruxelles-capitale. Suite à un conflit avec Daniel Féret, Paul Arku est exclu du parti, mais garde sa place de député régional bruxellois. Avec d’autres frontistes en conflit avec Féret, il participe à la création de Force nationale.
Il y reste quelques semaines et finit par former sa propre formation politique, qui prendra le nom de Front des Bruxellois (FDB). A chaque changement de parti (du VB au FN, du FNationale au FDB), grâce à son charisme de type populiste, Paul Arku est suivi par ses partisans (environ 200 personnes), pour la majorité habitants d’Evere.

Depuis, il tente d’implanter ailleurs dans la région bruxelloise son FDB. Il est rejoint essentiellement par des ‘’apolitiques’’, mais aussi par d’anciennes gloires locales. C’est le cas de Jean-Paul Dumont. Cet ex-conseiller communal PSC à Uccle, proche de l’aile conservatrice du parti social-chrétien, fut jadis un ami de Daniel Féret et est aujourd’hui l’avocat des ''réformateurs'' du FN qui se sont lancés dans un combat acharné pour exclure du parti leur président.
Jean-Paul Dumont conduira la liste du FDB à Bruxelles-ville. Le président-fondateur du Front des Bruxellois. Fondé il y a quelques mois seulement, le FDB est pourtant déjà plus fort dans la région bruxelloise que le Front national de Daniel Féret...

Pour les élections communales qui auront lieu le 8 octobre, le Front des Bruxellois devrait déposer des listes dans 8 communes bruxelloise (Bruxelles-ville, Evere, Forest, Ganshoren, Ixelles, Jette, Schaerbeek et Uccle), contre cinq pour le FN, trois pour le FNationale et deux ou trois pour le FNB.
Le Front des Bruxellois semble donc bien mieux implanté à Bruxelles que ne le sont ses concurrents directs. Sa force militante leur serait supérieure. A Evere, la liste des candidats du FDB est complète (31 candidats), à Schaerbeek, ils et elles seront entre vingt et vingt-cinq à figurer sur sa liste. Ailleurs, les listes de ce ‘’front’’ rassembleront à chaque fois une dizaine de candidats.
Paul Arku affirme pour sa part que le FDB est constitué de plusieurs centaines d’affiliés. Dont pas mal de militants issus de l’immigration (espagnole, marocaine, turque…). Pourra-t-il néanmoins récolter des scores électoraux dignes d’intérêt ? Le bureau politique du FDB pronostique l’élection de plusieurs conseillers communaux : un à Jette, un à Schaerbeek, deux à Bruxelles-ville et entre deux et trois à Evere.

Il y a quelques mois, le président du FDB avait affirmé la mise en place d'une ''branche wallonne'' : le Front des Wallons (FDW). Le nombre de signatures nécessaires pour déposer une liste électorale a été récolté à Châtelet. Ailleurs, le FDW n’aurait que quelques sympathisants, pour l’instant pas en nombre suffisant pour être présent le 8 octobre prochain. Avec l’ambition d’implanter solidement des sections en Wallonie, le FDB-FDW prépare déjà les prochains scrutins, législatif et régional.
Ce texte est apparu sur le site de résistanceS le 29 août 2006
Voir également le site de résistance contre l'extrême droite flamande : www.blokwatch.be