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Forum de la section presse information de l'IHECS (Institut des Hautes Etudes des Communications Sociales)

28 décembre 2006

Le "Godfather de la Soul" s'en est allé...

James Brown, soul est son âme
(Ben Heine © Cartoons)
La star incontestée de la musique afro-américaine est disparue hier, après une carrière marquée par des dizaines de standards instantanés. Par Serge LOUPIEN
Il était réputé pour la qualité de ses entrées. Il n'aura pas manqué sa sortie. James Brown est mort le jour anniversaire de la naissance de Jésus Christ. A l'âge (supposé) de 73 ans. Le chiffre 33 restant, en ce qui le concerne, lié à son abondante discographie. «Plus de mille références», avait-il coutume de se vanter. Ajoutant, devant l'incrédulité de son interlocuteur : «Mais beaucoup ne sont jamais sorties.»

James Brown était ainsi : hâbleur, outrancier, enragé. Sur scène d'abord, où, à soixante balais révolus, il ridiculisait encore les jeunes pousses du funk sophistiqué (Prince, Michael Jackson, Rick James même, son disciple le plus déjanté) ; dans la vie ensuite, où son comportement faisait passer celui d'un Elvis Presley (comme ceux des autres rockers pionniers) pour une copie à peine démonstrative de l'existence paisible d'un Arthur Rubinstein.

Ramasseur de coton devenu boxeur professionnel

Sa naissance, déjà, prête à contestation. Aussi bien le lieu (Caroline-du-Sud ? Géorgie ?) que la date précise : entre 1928 et 1933. Lui tendra, bien sûr, à se rajeunir, affirmant avoir vu le jour le 3 mai 1933 à Augusta, Géorgie. Précisant, pour désamorcer toute polémique éventuelle : «James Brown est universel. Il se sent partout chez lui. A New York, à Los Angeles, à Chicago, à Mexico...» Néanmoins, les musicologues sont formels : le jour où sa famille a choisi de s'installer à Augusta, James Brown était déjà un garçonnet qui gagnait quelques piécettes en cirant les chaussures près de la gare centrale ou ramassait le coton dans les plantations des riches propriétaires du coin. Plus tard, il s'essaiera aux claquettes et fera même office, du moins il le prétendra ensuite, de rabatteur pour des prostituées. «Je faisais ça pour aider mes parents à payer leur loyer, parce qu'ils avaient vraiment des boulots pourris.»

Ce qui est sûr en tout cas, c'est que, dès l'âge de seize ans, James Brown a eu maille à partir avec la justice. Ce qui n'a rien d'exceptionnel, à l'époque, pour un adolescent noir dans le Sud ségrégationniste. Un temps boxeur professionnel, ce qui lui permet de canaliser son énergie, il finit par lâcher les gants pour se consacrer à la musique. «Parce que, avouera-t-il, un boxeur ne fait hurler les filles que quand il se fait massacrer sur le ring», et que surtout, gamin, il a assisté à un medicine show, l'un de ces spectacles itinérants, en vogue aux Etats-Unis. «J'étais tout gosse à ce moment-là, mais j'ai immédiatement réalisé que c'était un truc pour moi. J'étais profondément convaincu que je pouvais bien mieux chanter que les gens que j'entendais.»

Un règne sans partage

Contrairement à nombre de ses contemporains chanteurs sudistes, c'est en prison, et non à l'église, que sa carrière musicale va prendre forme. Derrière les barreaux, James Brown fait en effet la connaissance de Bobby Byrd, un excellent organiste porté sur le gospel. En sa compagnie, Brown, libéré, forme The Starlighters, première mouture d'un groupe appelé à devenir The Famous Flames et promis à un certain succès local. Une des chansons dudit groupe, Please Please Please, parvient jusqu'aux oreilles d'un responsable du label de race records (on ne parle pas encore de «musique noire»), King, qui lui signe illico un contrat d'enregistrement. Le succès du disque est foudroyant. Please Please Please, pourtant pur morceau gospel, se hisse d'emblée au sommet des charts rhythm'n'blues. «C'est la volonté divine, expliquera le chanteur quand on l'interrogera sur ce paradoxe, j'ai amené Dieu dans ma musique et c'est ainsi qu'il m'a remercié.»

Devenu l'une des attractions majeures du chitlin' circuit (clubs plus ou moins crapoteux réservés aux artistes noirs), James Brown va mettre deux ans à sortir du ghetto afin de conquérir New York où, en 1958, il enregistre Try Me, ballade agonisante qui réunit déjà toutes les qualités vocales du futur «Mr. Dynamite». Onze hits vont suivre, entre 1959 et 1961, dont trois, I'll Go Crazy, Think et Night Train, connaîtront une renommée universelle. En Angleterre notamment, où Brown devient une figure référentielle pour la scène naissante du british blues boom, mais dans l'Hexagone également, où certains pourfendeurs du mouvement yé-yé (Ronnie Bird, par exemple) l'adapteront en français.

En 1962, James Brown enregistre son chef-d'oeuvre : Live at the Apollo, «le meilleur live de l'histoire de la musique», dixit son signataire. Un double album qui dégage, il est vrai, une énergie jamais égalée depuis. Quatre ans plus tard, James Brown met le feu à la scène de l'Olympia, devant un parterre de vedettes locales (Eddy Mitchell, Johnny Hallyday...) qui sortent démoralisées. James Brown est alors au sommet de son art. «Soul Brother Number One» pour les uns, «Godfather of Soul» pour les autres, il règne sans partage sur la musique populaire des années 60, accumulant les standards instantanés : Papa's Got a Brand New Bag, I Got You, It's a Man's Man's Man's World ou encore Get Up (I Feel Like Being a) Sex Machine.

Dégringolade et délits

En 1968, alors que la planète s'embrase et que les Etats-Unis vivent un grave conflit interne aggravé par la guerre du Vietnam, il prend une nouvelle dimension, d'ordre social cette fois, en commercialisant Say It Loud (I'm Black and I'm Proud), qui deviendra l'hymne de la communauté noire. «A force d'être constamment insultés, les Noirs avaient honte, se justifiera-t-il, j'ai donc transformé tout ce qui était négatif en positif et j'ai écrit une chanson sur la fierté.»

L'Amérique ne va pas lui pardonner cette prise de position jugée «extrémiste». Et c'est avec une évidente satisfaction mesquine qu'elle verra la vague disco le balayer. Début pour James Brown d'une dégringolade professionnelle se traduisant dans sa vie privée par une quantité de délits (arrestations en état d'ivresse ou drogué, détention illégale d'armes, violences conjugales aggravées, etc.) qui lui vaudront diverses cures de désintoxication et quelques années de pénitencier. Provoquant même, à l'en croire, une intervention de François Mitterrand auprès du président Bush, en 1988 : «Il lui a dit que, si les Etats-Unis ne voulaient plus de moi, il était prêt à m'accueillir à Paris.»

Depuis 1991, James Brown, à la fois pillé et relancé par le mouvement rap, dont il constitue l'un des héros majeurs, avait renoué avec la scène, multipliant les prestations, moins physiques qu'avant sans doute, mais toujours aussi convaincantes musicalement. Ainsi avait-il prévu de se produire à New York dans la nuit du 31 décembre. Hospitalisé dimanche soir à l'hôpital Emory Crawford Long d'Atlanta souffrant d'une pneumonie, il s'est éteint hier matin à cause d'une insuffisance cardiaque congestive ; lui qui refusait toujours d'évoquer la mort, car, insistait-il : «James Brown ne parle que de la vie.»
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-->Source : Libération , paru le 26 décembre 2006

25 décembre 2006

JOYEUX NOEL A TOUS !

(Ben Heine © Cartoons)

(Ben Heine © Cartoons)

23 décembre 2006

Bernard Watelet


Watelet qui est sur le point de me demander de la fermer durant son cours de l'année passée.



Thomas

Roland Thibeau comme vous ne l'avez vu !

22 décembre 2006

Augusto Pinochet

Mort d'une Crapule
(Ben Heine © Cartoons)


la mort de Pinochet n’arrête pas le combat

Amnesty International a récemment appelé les autorités chiliennes à veiller à ce que le décès récent d’Augusto Pinochet ne serve pas d’excuse pour retarder encore les poursuites judiciaires à l’encontre d’autres personnes soupçonnées d’être les auteurs d’actes de torture, de « disparitions » et d’homicides lorsqu’il était au pouvoir.

Parmi les personnes accusées d’atteintes graves aux droits humains figurent vingt officiers chiliens de haut rang, dont Amnesty International a publié les noms et dont les procès ne sont toujours pas terminés après plusieurs années.

« Augusto Pinochet a orchestré les atteintes aux droits humains perpétrées au Chili et tout porte à croire que ces vingt hommes ont été directement impliqués dans un certain nombre de crimes, notamment la « disparition », la torture et l’homicide de milliers de personnes au Chili et, dans le cadre d’opérations militaires, dans toute l’Amérique latine, a déclaré Virginia Shoppee, chargée de recherche sur le Chili à Amnesty International.

« La justice chilienne n’a pas puni Pinochet pour les graves atteintes aux droits humains perpétrées sous son gouvernement. Une nouvelle occasion lui est donnée aujourd’hui de rendre justice aux victimes. »

Amnesty International demande avec force que soient écartés tous les obstacles à la justice - en particulier que la loi d’amnistie (décret n°2.191), promulguée sous le gouvernement d’Augusto Pinochet, soit déclarée nulle et de nul effet.

« Ces crimes ne peuvent rester impunis et ne peuvent être couverts par l’application de la loi d’amnistie, qui n’a été que trop employée par les tribunaux », a déclaré Virginia Shoppee.
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Ce poème, écrit par l’écrivain uruguayen à l’occasion de la mort de Ronald Reagan en 2004, est tout aussi valable pour la mort d’un autre crapule, Augusto Pinochet.
Les crapules vivent longtemps, mais un jour elles finissent par mourir
Une notice nécrologique et fusent les hourras! Venez, allons fêter ça!
Venez tous et toutes
Les innocents et innocentes
Les sinistrés qui crient la nuit
Celles qui rêvent le jour
Ceux qui soufrent dans leur corps
Celles qui abritent des fantômes
Ceux qui marchent pieds nus
Celles qui blasphèment et brûlent
Les misérables frigorifiés
Celles qui aimaient quelqu'un
Ceux qui n'oublieront jamais
Venez, allons fêter ça!
Venez tous et toutes
La petite crapule est morte
Son âme ténébreuse a cessé d'exister
Le voleur!
Le porc!
Il est mort pour toujours!
Hourra!
Que toutes et tous viennent
Venez, nous allons fêter ça!
Est-il vrai
que la mort
efface toujours tout?
Qu'elle purifie tout
un jour?
La mort
n'efface rien.
Il restera
toujours les cicatrices
Hourra!
Il est mort le salaud, le crétin
Venez, allons fêter ça!
Ne pleurons pas
Que pleurent ses semblables.
Qu'ils avalent leurs larmes en silence
Il est crevé le monstre national
Il est fini, pour toujours
Venez, allons fêter ça
Ne soyons pas tièdes
ne croyons pas
qu'il s'agit de n'importe quel mort
Venez, allons fêter ça
Allez, venez, pas de paresse!
N'oublions pas que ce mort
n'est pas n'importe qui.
C'est une petite crapule corrompue.

21 décembre 2006

Journalistes de La Libre Belgique...

Martin Buxant




Sabine Verhest


Sabine Verhest et Martin Buxant sont tous les deux journalistes à La Libre Belgique, à la rubrique "Politique Internationale". Martin et Sabine sont spécialisés dans les matières européennes.
J'ai eu le plaisir de travailler en leur compagnie lors de mon stage à La Libre durant le mois d'août 2006.
Ils m'ont supporté jusqu'au bout et tous deux m'ont grandement aidé dans mon évolution journalistique. Je les en remercie profondément.

Rafael Correa, président de l'Equateur

La victoire de Rafael Correa renforce
le tournant à gauche de l'Amérique latine

Après le Vénézuela de Chavez, après la Bolivie de Moralès, après le Chili de Bachelet (beaucoup plus "light" à gauche), après l'Uruguay de Vasquez, après le bordel au Mexique et la montée en puissance d'Obrador malgré la victoire du conservateur Caldéron, après le Brésil de Lula, après l'Argentine de Kirchner, c'est au tour de l'Equateur de basculer à gauche toute avec la victoire de Rafael Correa (photo), professeur socialiste d'économie âgé de 43 ans, à l'élection présidentielle de dimanche dernier. Crédité de 58% des voix, Rafael Correa et son jeune parti, l'Alianza Pais, sont arrivés largement en tête devant Alvaro Noboa, roi de la banane et homme le plus riche du pays, néolibéral, crédité de 42 % des voix (tous les bulletins n'étaient pas encore dépouillés hier soir).
Rafael Correa a étudié aux Etats-Unis et en Belgique. C'est un proche du président vénézuélien Hugo Chavez. Il s'oppose à la signature du TLC ("Tratado de libro commercio"=traité de libre échange) qui doit libéraliser les échanges entre Quito et Washington et qui est vivement contesté par la société civile équatorienne, dont des organisations puissantes telles que la CONAIE et la FMLGT. Rafael Correa s'est également prononcé pour la fermeture de la base militaire de Manta, appartenant aux Etats-Unis et constituant un point stratégique du Plan Colombie, sur la côte équatorienne du Pacifique. Il compte de même renégocier la dette extérieure, qui s'élève à 11 milliards de dollars pour 12 millions d'habitants. Au niveau interne, Correa a exprimé son souhait d'instaurer une Assemblée constituante, ce qui est urgent dans un pays où neuf citoyens sur dix affirment n'avoir aucune confiance en leurs institutions. Il doit aussi s'attaquer de front à la politique pétrolière pour pouvoir récupérer des royalties encore spolliées par les multinationales étrangères, mais également se préoccuper des conditions d'extraction de l'or noir, l'environnement étant gravement en danger dans la partie amazonienne de l'Equateur. Bref, Rafael Correa a du pain sur la planche.
Cette élection constitue une victoire certaine pour le mouvement social équatorien, qui s'oppose depuis plusieurs années aux politiques néolibérales dictées par les Etats-Unis et les institutions financières internationales. La CONAIE (Confédération des nationalités indigènes) avait déjà porté à la présidence son précédent candidat, l'ancien officier Lucio Gutierrez, trois ans auparavant. Mais à peine était-il élu que Gutierrez s'empressait de se rallier aux thèses du FMI, ce qui avait profondément déçu et divisé le mouvement social. Cette fois-ci, avec la victoire de Correa, tous les espoirs sont permis.
Rafael Correa, pourtant non indien, a été très fortement soutenu par les Amérindiens (photo Correa avec des indigènes), réalisant des scores très importants en Amazonie, dans la Sierra et dans la capitale, Quito. Ces élections confirme un enracinement à gauche dans la Cordillière des Andes, après la forte poussée de la gauche au Pérou et en Colombie.
La contestation de l'ordre néolibéral mondial est donc en marche en Amérique Latine, et l'Europe ferait bien de se pencher sur ce gigantesque laboratoire, surtout la gauche française, dont le PS qui semble d'ores et déjà sûr de sa victoire après l'intronisation de Ségolène Royal. Celle-ci s'était d'ailleurs rendue au Chili soutenir Michèle Bachelet (photo) au printemps dernier, pendant que les autres éléphants barrissaient sous la pluie de Jarnac en hommage à Tonton. L'avait-elle fait parce que Bachelet était une candidate de gauche ou bien parce que c'était une femme? La réponse numéro deux me paraît la plus probable. On attend donc une réaction de Ségo sur la Victoire de Rafael Correa en Equateur. Si elle s'en moque, cela prouve bien que son dernier voyage au Chili était purement une opération de com' et non une préoccupation géopolitique. Bah oui, faut pas rêver! C'est fini les politiques qui se préoccupent de l'avenir de la planète et qui envisagent sur le long terme les basculements géopolitiques régionaux. Bienvenue dans l'ère de la politique boutiquière et de la com' à deux balles. Monsieur Correa, si vous espérez recevoir la visite de notre future Présidente de la République, il va falloir changer de sexe.

17 décembre 2006

Hommage à Michel

Michel Lecomte

10 décembre 2006

Hommage

John Lennon, assassiné il y a 26 ans

26 ans après sa mort, la musique et le message universel du compositeur surdoué restent plus vivants que jamais.
John Lennon, assassiné par un fan dérangé le 8 décembre 1980, n'a pas seulement signé avec les Beatles et en solo la plus révolutionnaire série des chansons pop du XXe siècle. Idéaliste à l'humour décapant, il fut aussi un artiste multidimensionnel et visionnaire, un généreux militant pour la paix et, tout du long, un défi à l'autorité.

La biographie en dates-clés
Chronique accélérée d'une vie très remplie, année par année
Les dernières heures à New York
Au moment de sa disparition, John Lennon vivait son retour en pleine lumière: récit de sa dernière journée
Dans la tête de l'assassin de Lennon
Dans l'esprit dérangé de Mark David Chapman, le meurtre était impérieux
Pourquoi ils l'aiment ?
Bashung, Oasis, Kent ou Alanis Morissette expliquent leur goût pour John Lennon et sa musique
Yoko Ono, ange ou démon ?
La seconde femme de Lennon a été accusée de tous les maux: et si on s'était trompé sur son compte ?
Sélection de sa discographie en solo
Trois albums immenses et une compilation solide dans nos filets
Une expo à La Cité de la Musique
Jusqu'au 25 juin, cette rétrospective propose de partir à la rencontre des différentes facettes du Beatle
A Lire
Un catalogue, une biographie, des écrits et un livre de documents détachables...