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Forum de la section presse information de l'IHECS (Institut des Hautes Etudes des Communications Sociales)

19 février 2006

SOS Hautes Ecoles en détresse

SOS Hautes Ecoles en détresse

La situation dans les hautes écoles de la communauté française est plus que critique, les moyens y manquent cruellement. Et ce pour plusieurs raisons.


Premièrement le système de financement mis en place -dit de l’enveloppe fermée- est tout bonnement inepte. Ce système fonctionne sur le principe suivant : un montant X est alloué pour toutes les hautes écoles de la communauté française (montant qui depuis la création des hautes écoles n’a été qu’indexé alors que la population étudiante a plus que doublé !). Ce montant est ensuite divisé entre établissements sur des critères plus que contestables. Par exemple : un étudiant d’une telle haute école n’a pas la même « valeur » qu’un étudiant d’une autre haute école, c’est le coefficient de catégorie. Celui-ci ne poserait pas de problème s’il avait été basé sur des critères objectifs. On peut en effet raisonnablement admettre que, par exemple, des études en paramédical ont un besoin en matériel plus coûteux que des études en sciences économiques. Mais ce coefficient a été dressé sur des considérations politiques et non sur des critères objectifs. Cependant cela n’est rien en comparaison d’un autre critère de répartition de cette enveloppe : l’augmentation de la population étudiante. Plus une haute école voit sa population étudiante augmenter plus elle se verra octroyer une part importante du gâteau. Rien d’anormal jusqu’ici, la vraie perversion du système vient de l’enveloppe fermée : si quelqu’un reçoit plus, un autre reçoit forcément moins. A partir de ce constat on comprend qu’une école qui a reçu un montant X pour une population donnée, verra ce montant diminuer si l’année suivante elle n’a pas augmenté sa population. Par exemple une école qui a une population de 100 étudiants cette année et qui a reçus comme subvention 20.000 euros. Si l’année suivante elle ne passe pas à 130 étudiants mais se stabilise, elle ne recevra plus que par exemple 19000 euros. Un établissement est donc condamné à augmenter sa population étudiante pour éviter un effet boulle de neige inverse. Mais cette course effrénée à l’étudiant ne va pas de pair avec un meilleur encadrement puisque les moyens alloués aux hautes écoles restent les mêmes depuis 10 ans. Pour les établissements il s’agit juste d’une course à la survie pure et simple.

Deuxièmement il y a une impossibilité pour les pouvoirs organisateurs de faire des prévisions à longs termes car les DIC (droits d’inscriptions complémentaires) viennent d’être supprimés. La FEF (fédération des étudiants francophones) est très fière de ce combat qu’elle a mené et gagné. Le problème est qu’elle l’a fait sur des arguments valables dans l’absolu mais qui ne tiennent pas compte de l’état actuel des finances de la communauté française. Le principe que défend la FEF est le suivant : l’enseignement doit être gratuit et nous combattrons tout ce qui entrave cette gratuité. Bien que la FEF ait obtenu des compensations aux DIC celles ci ne seront jamais du niveau des DIC. Dès lors une nouvelle donne entre en jeu : les pouvoirs organisateurs vont bientôt pouvoir réclamer de l’argent sur base d’une liste de frais qu’ils pourront facturer à l’étudiant (cette liste n’a pas encore été approuvée par le politique). Cette liste est pour les hautes écoles un moyen détourné de percevoir l’argent des DIC et ainsi assurer leur survie. Les pouvoirs organisateurs montrent aussi par là à quel point ils sont sous-financés. Mais là où les DIC permettaient une certaine mutualisation des frais, les listes de frais transforment définitivement l’étudiant en consommateur qui va devoir payer certaines années très cher. Attention je ne me fais pas le défenseur des DIC, ce n’était qu’un moindre mal et avec leur suppression ça risque d’être pire.

Le véritable problème est le manque de volonté politique de "panser" autrement qu’avec des sparadraps le refinancement des hautes écoles. Il faut trouver des solutions structurelles. Le pilier central d’une démocratie est l’enseignement. Ce pilier doit être de qualité et accessible au plus grand nombre. De cette façon la société engendrera des citoyens à l’esprit critique. Mais il est vrai qu’il est plus confortable de gouverner des moutons que des esprits citriques. Serait-il utopiste de demander à nos hommes et femmes politiques d’organiser autre chose que la société de l’ignorance ?

Thomas van der Straten

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Thomas van der Straten