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Forum de la section presse information de l'IHECS (Institut des Hautes Etudes des Communications Sociales)

25 mars 2007

Posez vos questions à Elio Di Rupo

Dans le cadre de la série "pour qui allez vous voter en 2007?", je rencontre le grand Vizir du PS mercredi prochain (le 28). Si vous désirez lui poser une question envoyez moi un mail à messagesblog@gmail.com.

Thomas

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23 mars 2007

"Il est difficile de développer des idées
avec toutes les nuances nécessaires
par le truchement de la caricature"


Entretien avec Joël Saucin

Joël Saucin est professeur à l'Institut des Hautes Études des Communications Sociales (IHECS), Docteur en communication (UCL), Maître en management (ULB) et analyste jungien (Institut international Charles Baudouin).


- Pensez-vous qu’il existe des limites à la liberté d’expression ? Si oui, quelles sont les frontières à ne pas dépasser ?

Je dirais que toute personne, tout village, toute région, toute population, voire toute civilisation connaît des tabous et que dès lors, pour de multiples raisons, ce qui peut paraître totalement anodin dans le chef d’un grand nombre, peut être considéré comme une attaque dans le chef de certains. Pourquoi ? Parce que ça fait référence à un tabou. On ne connaît pas, en plus, nécessairement tous les tabous du monde et encore moins ce qui relève du tabou pour tout un chacun.

D’ailleurs, il est très difficile de tenir compte de ce qui est de l’ordre du tabou dans le chef de certains. S’il fallait limiter la liberté d’expression aux susceptibilités de tout un chacun, on n’aurait plus d’expression possible.

Maintenant, certaines communications ou certains dessins sont clairement des provocations, des manifestations d’antagonismes ou voulus comme étant blessants. Ce n’est jamais très agréable d’être blessé. Je pense que ceux qui manifestent des propos xénophobes, racistes, anti-religieux, anti-politiques, bref anti-tout, savent très bien qu’ils blesseront. Donc je ne trouve pas cela fort intéressant, dans le respect de l’autre. Néanmoins, je reste un fervent partisan de la liberté d’expression.

- Selon vous, y-a-t’il une seule liberté d'expression, ou en existe-t’il plusieurs ? (En fonction des différentes cultures d’un pays à l’autre)

Il existe de multiples libertés d’expression puisqu’on exerce chacun son autocensure, liée a ses propres tabous.

Je vais prendre un exemple qui a l’air de prime abord relativement anodin : dans les contes berbères, il est fait référence au dieu de la pluie. Aujourd’hui, les conteuses berbères évitent d’évoquer le dieu de la pluie et parleront plutôt du Maître de la pluie pour éviter de choquer les musulmans dont ils font maintenant partie, puisque dans la foi musulmane il y a un seul et unique Dieu. Il n’est donc pas possible d’avoir des dieux de la pluie, du vent, du tonnerre…

Voilà un exemple où effectivement un tabou de nature religieuse vient interférer sur l’expression libre des conteuses. On sait pourtant bien que les contes ne sont pas de natures politique, économique ou sociale, puisque ce sont avant tout des expressions, des communications de la sagesse intérieure.

- Que pensez-vous du concours de dessin sur l’Holocauste organisé par le quotidien iranien Hamshari en réponse aux caricatures du prophète Mahomet publiées dans divers quotidiens européens ?

Je suis partisan de la liberté d’expression. Mais il faut bien se rendre compte qu’en cette matière, le gouvernement iranien a estimé que les caricatures relatives à Mahomet étaient de la provocation et y a répondu par une autre provocation, en l’occurrence une provocation qui ne pouvait que manifester du mécontentement dans le chef du gouvernement israélien.

Même si ils ne sont pas en guerre, ces deux pays n’ont plus de relations diplomatiques, l’Iran étant clairement antagoniste par rapport à Israël. Il faut donc prendre ce concours pour ce qu’il est : une simple provocation qui ne fait qu’envenimer les débats au niveau de la politique du Proche et du Moyen Orient.


- Pensez-vous que le dessin est une force politique qui peut faire changer le comportement des gens ?

En général, la classe politique a tendance à écouter l’avis de la majorité, ce qu’on appelle souvent la majorité silencieuse ou l’opinion publique. La classe politique va presque toujours dans le sens du vent.

De temps à autres, de grands hommes politiques ont été à même d’aller en sens contraire, mais c’est relativement rare. J’en veux pour preuve la controverse autour de la politique fiction diffusée mercredi 13 décembre sur la RTBF. Les dirigeants de la classe politique, tant au niveau de la Communauté Française qu’au niveau de la Communauté Flamande, étaient au courant de cette émission, soit parce qu’ils y participaient eux mêmes, soit parce qu’ils avaient été prévenus par leur cabinet. Quand ils se sont rendus compte qu’un certain nombre de téléspectateurs avaient été choqués par cette fiction, soudain ils se sont mis à hurler avec les loups.

Pour moi, c’est assez représentatif de ce que peut faire la classe politique dans le pire sens du terme. Pourtant je ne condamnerai jamais cette classe politique car j’ai beaucoup de respect pour les hommes politiques qui s’engagent, qui consacrent du temps, et qui font en sorte que nos démocraties puissent avancer et s’améliorer. Mais il y a des dérapages qui ne sont pas toujours liés aux journalistes ou à l’information.

- Avez-vous des exemples concrets d’influence de dessin politique ou humoristique sur les gens. Les BD, par exemple ont-elles un certain rôle bénéfique ?

Il y a un certain nombre de caricatures qui ont influencé positivement, je pense, la population. Exemple : Dans les années ’60, Hara-Kiri et Charlie Hebdo produisaient un certain nombre de caricatures qui étaient relativement proches de celles sur Mahomet, c'est-à-dire qui avaient un caractère provocateur.

Je me souviens entre autre d’une caricature représentant l’arrière de la croix de Jésus où il était écrit en dessous : «La face cachée du Christ » C’était une caricature de Charlie Hebdo. Je pense même que cela avait suscité une censure du journal.

Ce qui est reproché aujourd’hui en 2005-2006 au niveau de la religion musulmane a connu aussi certains mêmes mouvements de mauvaise humeur au niveau de la religion chrétienne.

Finalement, 30 ou 40 ans, ce n’est pas grand-chose sur l’échelle du temps. Je pense que néanmoins, ce genre de caricatures fait œuvre utile au niveau de l’opinion publique. Cela supprime quelques œillères et permet d’être plus tolérant et plus ouvert.

- Selon vous, le rôle du dessinateur de presse est-il de faire rire ou de faire penser ?

Les deux à la fois. Le rire, en ces matières, permet de dépasser certains clivages, d’aller au-delà. Il permet de faire passer des idées et les dessins seront plus facilement acceptés si ils suscitent en même temps le rire. Malgré le rire, cela permet quand même de réfléchir. C’est la force de la caricature, je trouve.

- Êtes-vous favorable à des journaux entièrement dessinés ?

Oui, je suis favorable à cela. D’ailleurs cela a été une tendance qui était fort développée fin des années ‘60, début des années ’70. A un moment donné, l’un des rêves de René Goscinny [1], qu’il n’a pu pousser jusqu’au bout, était de transformer le journal Pilote en un journal d’information, par le biais de la bande dessinée.

Et bizarrement, ce sont les dessinateurs les plus progressistes de la rédaction qui, en ’68, ont reproché à ce même Goscinny, devenu rédacteur en chef du journal, de ne pas aller suffisamment loin et qui lui ont fait un procès d’intention en disant qu’il était rétrograde, ce qu’il n’était pas.

Cela a permis à ces mêmes dessinateurs de créer d’autres organes qui essayaient d’être des organes de presse en même temps, je pense à l’Echo des Savanes et à Fluide Glacial entre autres. Charlie Hebdo a essayé aussi. Mais ces publications n’ont jamais réussit à atteindre l’information pure.

Comme tous les médias, la BD ou la caricature a ses spécificités. Il est difficile par exemple de développer des idées avec toutes les nuances nécessaires par le truchement de la caricature.

La caricature s’enferme généralement dans un seul type de dessin, à la mode de Pierre Kroll dans Télé Moustique par exemple. Elle est relativement limitée. Néanmoins, lorsque c’est bien fait, ça donne à réfléchir.

Le dessin de presse est quand même une combinaison entre l’écriture, c'est-à-dire le digital et le dessin de nature analogique. Parfois, la confrontation des deux génère de nouvelles idées, ce qu’on n’a pas directement avec le média écrit ou avec les médias photographique et télévisuel.

[1] Pilote est un magazine français hebdomadaire de bande dessinée créé le 29 octobre 1959 et qui parut pour la dernière fois en mensuel en octobre 1989. Outre la bande dessinée, Pilote publiait également des nouvelles, romans, reportages et blagues en tous genres. Il a radicalement changé le monde de la bande dessinée francophone. Depuis l'été 2003, de nouveaux numéros ont été publiés dans une périodicité « irrégulomadaire », ne paraissant que « quand les pages sont prêtes ». Son slogan devient alors « Pilote, le journal qui s'amuse à revenir ». À sa création, le directeur de la publication était Jean Hébrard, le rédacteur en chef François Clauteaux, remplacé par Raymond Joly après six numéros, et René Goscinny alors secrétaire de rédaction. La périodicité au départ était hebdomadaire. (Source : Wikipedia)

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--> Propos recueillis et illustrés par Benjamin Heine, étudiant en Presse-Info à l’IHECS

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17 mars 2007

Joëlle Milquet interviewée
par Thomas van der Straten


(Ben Heine © Cartoons)

"Voici l'interview de Joëlle Milquet, présidente du CDH. Dans l'ensemble, elle m'a laissé l'impression d'être une personne franche et honnête (Il ne s'agit que d'une impression ...).

J'aimerais faire aussi une petite précision sur ma démarche. Si je peux paraître un peu "trop rentrent dedans" c'est dû à deux facteurs:

1- je "joue" au contradicteur. C'est-à-dire que j'essaye de défendre une thèse opposée à la personne interviewée (parfois avec un peu de mauvaise foi). Je ne sais si c'est la meilleure façon de faire, mais je pense que ce n'est pas totalement inintéressant de voir les politiques pouvoir répondre à des critiques émises à leur égard. Cependant, je crois que je maintiens une certaine cohérence : Didier Reynders a cru que j'étais une sorte de marxiste près à étrangler le Capital et Joëlle Milquet m'a dit "on croirait que vous êtes un libéral ".

2- Je fais mes interviews avec passion et parfois je m'emballe un peu... Il faut juste que je me patine avec le temps.

Autre précision, je n'ai personnellement rien contre les politiques, dans leurs immenses majorités ils abattent un boulot phénoménal. Et ce n'est pas parce que je leur sert pas la soupe que je n'ai pas un grand respect pour leur travail (avec des exceptions bien entendu :- ) ).

D'un point de vue pratique vous remarquerez aussi que j'ai divisé l'interview en plusieurs parties afin de rendre sa vision plus digeste (se taper d'un coup un morceau de 50 minutes peu en ont la patience moi le premier ;- ) )"

"Je me suis pris les pieds dans le tapis. Je commence en disant que je voulais interroger "Milquet" et non Joëlle Milquet, Madame Milquet, la présidente Milquet ou que sais-je. Ensuite je parle du "scandale" alors que je voulais dire plutôt dire "l'affaire" ou petite tempête médiatique". Et pour terminer alors que je croyais que l'on était à cours de temps, Joëlle Milquet enchaine sur mon propos. Bref une longue et douloureuse perte d’équilibre."

"Cependant, j'ai acquis une certitude. Vu la manière dont elle a défendu le décret "inscription" en "off" elle n’a pas, comme on a pu l'entendre, suivit le PS. C'est un projet dans lequel elle croit. Maintenant d'accord/ pas d'accord à vous de voir."

Voici comment se subdivise l'interview :

partie 1 : introduction + généralités sur le CDH


partie 2 : Relation avec les autres partis



Partie 3: L'environnement


Partie 4: L'institutionnel


Partie 5: Décret "inscription"


Partie 6: Petit questionnaire de fin



Pour visualiser l'interview, visitez le Blog de Tom :
www.lesjourspassentmaisneseressemblentpas.blogspot.com



"Remerciements :
-Pierre pour sa caméra
-Nico et Nico respectivement pour le son et l'image"
-Ben pour sa caricature"

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13 mars 2007

Sverige ut ur Afghanistan !

(Ben Heine © Cartoons)


Un Slogan Postmoderne

Par Fausto Giudice (*)

Qui parmi ceux qui, comme moi, arpentaient les rues de Stockholm à la fin des années 60 et au début des années 70 en criant « USA hors du Vietnam, du Laos et du Cambodge ! », aurait jamais pu penser que nos successeurs des nouvelles générations auraient à descendre à nouveau dans la rue, quarante ans plus tard, en criant « Suède hors d’Afghanistan » ?


La jeunesse suédoise de 2007 n’en est pas encore là – à descendre dans la rue pour exiger le retrait des soldats suédois de Mazar-i-Sharif – mais cela ne saurait tarder. Les slogans de notre jeunesse demandent donc à être modifiés. Dans notre monde globalisé, il faut désormais crier : « Danemark, hors d’Irak ! », « Népal, hors d’Haïti ! », « Fiji , hors du Congo ! », sans oublier « Éthiopie, hors de Somalie ! »


Il y a 250 soldats suédois en Afghanistan. Il est question maintenant d’augmenter leur nombre. Les quatre partis de la coalition gouvernementale dirigée par le jeune Fredrik Reinfeldt –modérés, libéraux, centristes et chrétiens-démocrates – a hérité de ce dossier de son prédécesseur social-démocrate. La social-démocrate et chrétienne ministre de la Défense Leni Björklund avait défrayé la chronique en signant un accord de coopération militaire avec l’Arabie saoudite et suite à des accusations de népotisme qui n’ont pas eu de suite. Mais sa décision d’envoyer des soldats suédois combattre en Afghanistan, sous commandement US et dans un cadre, certes avalisé par l’ONU, mais néanmoins de l’OTAN, n’avait pas suscité autant de polémiques. Même la mort de deux soldats suédois, victimes d’un attentat, en novembre 2005, n’avait pas suscité de grandes interrogations ou protestations. C’est que les Suédois sont longs à la détente, après cinq siècles de protestantisme luthérien et un siècle de social-démocratie. Vladimir Lénine avait conclu d’un bref séjour à Stockholm au début du siècle dernier : « Lorsque les sociaux-démocrates décideront de faire la révolution, ils iront demander la permission au Roi. »


Mais les sociaux-démocrates ont perdu le pouvoir aux élections d’octobre 2006 et ont été remplacés par une coalition dirigée par le « Parti du rassemblement modéré », le vieux parti conservateur de droite qui se présente désormais comme le « nouveau parti des travailleurs » et, pour sacrifier au « political correct », se paye même le luxe d’avoir dans son gouvernement une belle Noire, la libérale Nyamko Sabuni, née au Burundi de parents congolais, et qui est, comme il se doit ministre de l’Intégration et de l’Égalité des chances.


Mais revenons à l’Afghanistan. L’ISAF y compte 32 000 soldats provenant de 37 pays. Présentée comme une ”mission de paix et de reconstruction” par ses promoteurs – le ministre italien des Affaires étrangères Massimo d’Alema l’a présentée, lors du débat au Sénat du 21 février de ”mission politique et de paix” -, cette mission est une mission de guerre. En témoignent les nombreux morts parmi les combattants et les civls afghans et parmi les soldats qui la composent, qu’ils soient britanniques, danois (389 soldats – 3 tués) ou norvégiens (540 soldats – 1 tué). La Suède n’est pas membre de l’OTAN mais elle est entrée dans la ”Partenariat pour la Paix” en 1994 et c’est dans ce cadre qu’elle participe aussi à deux autres missions, en Bosnie (IFOR, puis SFOR et aujourd’hui IFOR) et au Kosovo (KFOR). Que font donc les soldats suédois en Afghanistan ? On nous dit qu’ils ”reconstruisent”. Mais les deux soldats tués à Mazar-i-Sharif en novembre 2005, Jesper Lindblom et Tomas Bergqvist, faisaient partie d’une unité spéciale secrète, le SSG –« groupe de protection spéciale » - sur lequel il est impossible d’avoir la moindre information, étant donné que ses activités relèvent du Secret défense en vertu de la joliment nommé « sekretesslagen » (« loi du secret »). il serait en tout cas étonnant que le SSG s’occupe de creuser des puits et de dispenser des soins médicaux. Plus vraisemblablement, il s’occupe de renseignement et d’opérations contre-insurrectionnelles. Curieusement, ce sigle, SSG, est aussi celui du "Special Service Group", une brigade indépendante de commandos de l’armée pakistanaise composée de 2100 hommes et chargée des « opérations spéciales ». Le SSG pakistanais a mené des opérations clandestines contre les occupants russes en Afghanistan dans les années 80, puis ces dernières années dans le cadre de l’opération US baptisée « Enduring Freedom ».
Bizarrement, aucun journaliste suédois d’investigation – mais y en a-t-il encore ? – ne s’est livré à une enquête sur le SSG suédois.


Autre argument pour dénoncer le caractère guerrier de la mission suédoise : le gouvernement envisage sérieusement d’engager des avions de chasse JAS Gripen – les fameux avions fabriqués par SAAB – en Afghanistan. Là aussi, on est loin du creusement de puits, des soins médicaux et autres activités de reconstruction. Comme pour l’engagement prévu par l’Allemagne de 8 avions de reconnaissance Tornado en Afghanistan, il y a là matière à débat et en Suède, ce débat, longtemps rampant, a enfin éclaté au grand jour, avec la publication d’un appel signé par de nombreuses personnalités, dont plusieurs sociaux-démocrates, parmi lesquels Thage G. Peterson, 73 ans, qui fut ministre de la Défense de 1994 à 1997. Cet appel dit tout simplement que les soldats suédois n’ont par leur place dans une mission de guerre en Afghanistan et que la Suède aurait mieux à faire que d’envoyer des soldats dans ce pays sinistré. Comme l’a fait remarquer Petersson, l’envoi de soldats suédois en Afghanistan permet de soulager les forces de l’OTAN, qui peuvent ainsi porter le principal de leur effort de guerre sur l’Iraq. Bref, participer à la guerre en Afghanistan, c’est participer à la guerre en Irak. De toute façon, les deux guerres sont pensées, organisées et planifiées au même endroit, le Commandement central stratégique US, basé à Tampa en Floride. Commandement auprès duquel sont d’ailleurs détachés des officiers suédois.


« L’Afghanistan peut devenir le Vietnam de la Suède » : c’était le titre d’un éditorial du quotidien social-démocrate Aftonbladet le 9 janvier dernier.

Depuis 200 ans, la Suède n’avait été directement impliquée dans un aucun conflit militaire, se contenant de fournir des casques bleus aux missions de l’ONU. La sacro-sainte neutralité suédoise a été fortement érodée ces dernières années. Les sociaux-démocrates, qui portent une lourde responsabilité dans cette érosion, semblent être en train de faire marche arrière, suivis par leurs alliés écologistes du « Miljöparti », qui contrairement à ce qu’on pourrait croire ne signifie pas le « parti du milieu » mais le « parti de l’environnement ». Mais, étant en minorité au Parlement, ils n’ont aucune chance d’y bloquer l’augmentation des effectifs militaires en Afghanistan et encore moins d’obtenir un retrait des troupes. Il ne leur reste donc qu’une solution : mobiliser l’opinion et descendre dans la rue comme l'ont fait les opposants italiens à la présence de troupes en Iraq et Afghanistan et à l'extension de la base militaire US de Vicenza.. On va donc finir par entendre dans les rues de Stockholm résonner ce slogan authentiquement postmoderne : « Sverige ut ur Afghanistan ».



Le mouvement suédois de solidarité avec le Vietnam (1965-1975) fut le plus important dans le monde en dehors des USA. Il culmina en 1972 avec une manifestation de 50 000 personnes à Stockholm et un appel au retrait des troupes US signé par 2,3 millions de Suédois, soit 28% de la population du pays
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(*) Fausto Giudice est rédacteur de Basta ! et membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cet article en Copyleft pour tout usage non-commercial : il est libre de reproduction, à condition d'en respecter l’intégrité et d’en mentionner source et auteur.
--> Source : Tlaxcala
-->
Original : Basta ! Journal de marche zapatiste

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09 mars 2007

Journée internationale
de la femme


Note d' Irene Khan et de Shirin Ebadi, d'Amnesty International :

"Lauréats du prix Nobel de la paix, nous savons qu’il existe un lien direct entre la paix, la justice et le respect des droits humains. Tant que les femmes verront leurs droits humains niés, où que ce soit dans le monde, il ne pourra y avoir de paix ou de justice. Il est donc essentiel de reconnaître aux femmes l’égalité des droits, pour créer des sociétés fortes, stables et durables ; l’égalité réelle des femmes avec les hommes, dans tous les domaines de la vie, est une condition essentielle pour que les droits humains deviennent une réalité universelle."



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06 mars 2007

Peace Now


Bach

(Poème pour la paix)


Si le monde ajoutait

une corde de paix

à son violon de vie

la Chaconne de Bach

plus jamais ne résonnerait

aussi cruellement

et inhumainement

qu'à Auschwitz


Si les fils d'Israël

ajoutaient une corde

de paix à leurs violons de guerre

plus jamais la vie ne serait

aussi cruelle

et inhumaine

pour les Palestiniennes

Bach serait enfin immortel.


Bernadette Bodson-Mary ©

Source: www.poesie.be

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