24 mai 2007. Depuis 1967, Israël a arrêté près de 700.000 Palestiniens : rapport du ministère palestinien M. Abdel Nasir Ferwana, directeur du département des statistiques du ministère palestinien aux affaires des prisonniers, a présenté son dernier rapport sur la situation des prisonniers palestiniens et arabes.
Il a réaffirmé la nécessité de se mobiliser pour la libération immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers, comme préalable à toute trêve avec l’occupation, insistant sur le fait que les prisonniers ont été très durement touchés lors des affrontements fratricides qui ont eu lieu à Gaza. Il a réclamé des autorités palestiniennes la mise en place d’une campagne internationale pour la libération des prisonniers palestiniens et arabes.
La récente étude du département montre que :
700.000 Palestiniens ont été arrêtés depuis 1967, ce qui représente le quart de la population palestinienne de la Cisjordanie, d’al-Quds et de la bande de Gaza, occupés dès cette période.
Près de 60.000 Palestiniens ont été arrêtés au cours de l’Intifada al-Aqsa, soit depuis septembre 2000. Le nombre de prisonniers actuels détenus dans les prisons israéliennes s’élève à 10.500 prisonniers, répartis entre : 8938 prisonniers de la Cisjordanie, soit 85,1%, 840 prisonniers de la bande de Gaza, soit 8%, 520 prisonniers de la ville d’al-Quds soit 5% 140 prisonniers de la Palestine 48 soit 1,3% et près de 62 prisonniers arabes.
Ces prisonniers sont répartis sur 30 prisons et centres de détention.
365 prisonniers sont détenus depuis plus de 10 ans, soit avant les accords d’Oslo, dont 144 de Cisjordanie, le plus ancien étant le prisonnier Saïd Atabeh -56 ans- et détenu depuis le 29 juillet 1977, et 139 prisonniers de la bande de Gaza, le plus ancien étant Salim Kayyal - 55 ans - détenu dpuis le 30 mai 1983.
51 prisonniers parmi les plus anciens sont de la ville d’al-Quds, le plus ancien étant Fuad Razim, détenu depuis le 30 janvier 1981, et 22 anciens prisonniers de la Palestine occupée en 1948, le plus ancien et le plus âgé étant Sami Khalid Yunis, marié et détenu depuis l 15 janvier 1983. Il est actuellement âgé de plus de 70 ans, Et parmi les plus anciens, figurent 9 prisonniers arabes, le plus ancien étant le prisonnier Samir Kintar, détenu depuis le 22 avril 1979.
La plupart des prisonniers furent arrêtés pendant l’Intifada al-Aqsa, sauf 551 prisonniers qui étaient déjà détenus et qui le sont toujours.
Enfants détenus
Près de 6000 enfants ont été détenus depuis le début de l’Intifada al-Aqsa, 310 sont toujours en détention et représentent 3% de l’ensemble des détenus.
Parmi les enfants détenus, 4 enfants sont des détenus administratifs, ce qui signifie qu’ils ne sont accusés de rien, et 168 enfants sont arrêtés en attente de passer devant un tribunal militair, 138 enfants sont condamnés. 98 enfants prisonniers sont malades et leur état nécessite des soins urgents.
99% des enfants qui ont été arrêtés ont subi des sévices corporels, et notamment leur étouffement par des sacs, le shabeh et les coups.
500 prisonniers furent arrêtés alors qu’ils étaient enfants et ont eu 18 ans à l’intérieur de la prison.
Prisonnières palestiniennes
600 femmes ont été arrêtés au cours de l’Intifada al-Aqsa, et 116 sont toujours détenues, ce qui représente 1,1% de l’ensemble des prisonniers. Pami les prisonnières, 4 sont mineures.
Trois femmes ont accouché en prison, au cours de l’Intifada al-Aqsa : Mirvet Taha, Manal Ghanim qui ont été libérées depuis, et Samar Sbaih, qui se trouve toujours détenue avec son enfant Barrâ’, le plus jeune prisonnier dans le monde.
En février dernier, la direction carcérale israélienne a accepté que le bébé Ghada Jasir Zitawi, âgé de 7 mois, soit remis à sa mère détenue, Khawla Muhammad Zitawi. Ghada est la plus jeune prisonnière dans la monde. La loi israélienne autorise les mères de famille à garder auprès d’elles, en prison, leurs enfants, âgés de moins de deux ans.
Concernant les martyrs parmi les prisonniers palestiniens, le rapport établit que 188 prisonniers sont décédés en détention, à cause de la torture, de la négligence médicale et de l’exécution après arrestation. Parmi les martyrs tombés, 43 sont décédés à cause de la négligence médicale, 70 à cause de la torture et 75 par leur exécution après arrestation. Le martyr Yousif Qarâwî, 34 ans, de la ville d’al-Quds, est décédé le 9 mars 2007 : il avait été arrêté par les garde-frontières, gardé en détention au centre de la police dans la rue Salaheddine dans la ville d’al-Quds. Il fut torturé jusqu’à la mort.
Mais il faut rappeler que des centaines de prisonniers succombèrent après leur libération des suites des mauvais traitements et de leur état de santé qui s’était dégradé en prison.
(Source : palestinebehindbars.com)
Enlèvements massifs dans les territoires occupés
Le jeudi 24 mai, les autorités de l’occupation ont enlevé des dizaines de Palestiniens, y compris le ministre de l’enseignement, Naser Dine Shâ’er, à Nablus, et deux députés de Nablus, sheikh Hamed Bitawi et Dawud Abu Sir. Les forces de l’occupation ont également enlevé le directeur général au ministère des Travaux publics, Farid Ziyade.
A Tulkarm, le député Abdel Rahman Zaydan a été enlevé. Plusieurs membres de différents conseils municipaux ont été enlevés à la même date, dont Sheikh Wajih Qawwas, qui avait été récemment libéré, et le maire de Nablus, Adli Ayyash, le maire de Beita, au sud de Nablus, Arab Sharfa et ’Umar Ashtiye, Ramadan Shatat ainsi que Mazin Rimawi, Muhammad Huda al-Asmar, membres du conseil municipal de Bani Zayd, au nord de Ramallah.
A Al-Khalil, sheikh Sufyân Jamjum et à Nablus, sheikh Muhammad Fayyad furent également enlevés.
Le 18 mai 2007 le directeur du département de l’éducation dans la province de Silfit est enlevé, Samir Samih al-Atrash. Deux étudiants furent enlevés également, Uthman Khalil Umran, 21 ans et Anas Zir, 22 ans, tous les deux étudiants à l’université ouverte d’al-Quds.
Le 18 mai 2007, l’occupation enlève de nouveau Walid Khalid Harb et son frère, dans le village Iskaka, à l’est de Silfit. Walid Khalid Harb est un ancien détenu, ayant passé 12 ans en prison. Il avait été récemment libéré. Il était le prisonnier qui avait passé la plus longue période de détention administrative.
Le même jour, les autorités de l’occupation ont enlevé Rami Issam Sulayman, du village Marda, au nord de Silfit, après avoir saccagé le contenu de sa maison.
Une famille palestinienne lance un appel pour sauver ses enfants détenus dans les prisons de l’occupation
17 mai 007. Les deux frères de la famille Turkman sont détenus dans des conditions extrêmement difficiles, alors qu’ils sont malades. La direction de la prison refuse de les faire soigner. Le troisième frère vient d’être libéré après avoir passé deux ans et demi dans la prison de Shatta.
Il a déclaré que ses frères sont privés de tous les droits et a lancé un appel aux organisations humanitaires de faire pression sur les autorités sionistes pour les faire libérer immédiatement, à cause de leur état de santé qui s’est dégradé dangereusement en prison.
16 mai 2007. Le tribunal militaire sioniste a reporté le procès du député palestinien enlevé, Muhammad Multaq Abu Jhayshe, jusqu’au 16 juin prochain. Le bureau des députés d ela ville d’al-Khalil a protesté contre ce report et a réclamé la libération immédiate de tous les députés et ministres enlevés par l’occupant, et notamment dr. Abdul Aziz Dweik, président du conseil législatif palestinien.
13 mai 2007. La direction carcérale de l’occupation sioniste humilie le député et ancien ministre des finances, dr. Umar Abdel Raziq, en le déplaçant intentionnellement et régulièrement d’une prison à l’autre, en l’enchaînant par les pieds et les mains. Plusieurs prisonniers de Meggiddo ont fait état de la volonté des responsables de la prison d’humilier l’ancien ministre en l’enchaînant et le traînant d’une prison à l’autre et de la prison au tribunal.
Les prisonnières détenues à Telmond protestent contre leurs conditions de détention.
24 mai 2007. Source : Palestine Prisoners : palestine.prisoners@aon.at.
Dans une lettre qu’elles ont réussi à faire parvenir à leurs familles, les prisonnières du camp de Balata expliquent les conditions difficiles vécues dans la prison de Telmond. Elles décrivent l’état ignoble des cellules, les mauvais traitements des geôlières et comment l’administration pénitentiaire leur vole l’argent de la cantine, en faisant pleuvoir les amendes répressives sur elles.
Elles réclament la venue d’avocats, seul lien possible entre elles et leurs familles. Pour les prisonnières, trois mois sont passés sans qu’aucun avocat ne les ait visitées.
120 prisonnières palestiniennes sont détenues dans la prison de Telmond.
Les prisonniers de la prison du Naqab menacent d’une grève de la faim.
Ils sont 2200 prisonniers palestiniens détenus dans la prison du Naqab. Ils menacent de déclencher un grève de la faim pour protester contre les mauvais traitements et les conditions inhumaines dans lesquels ils sont enfermés. Ils réclament aussi que 70 de leurs frères, isolés et réprimés, reviennent parmi eux et de cesser toutes les formes de répression collective à leur encontre.
L’occupation envahit le centre Nafha pour les prisonniers à Jénine.
Le 23 mai 2007, les forces de l’occupation ont investi le centre Nafha, centre de soutien aux prisonniers et à leurs familles, dans la ville de Jénine. Le communiqué du centre affirme que cette agression contre l’association juridique Nafha, qui apporte son soutien aux prisonniers et à leurs familles, est une violation des droits, des lois et des conventions internationales qui protègent les associations de défense des prisonniers.
Il s’agit d’une agression sur les 11 000 prisonniers palestiniens dont les conditions de détention sont inhumaines. L’association Nafha a demandé à l’Autorité Palestinienne de protester et de faire cesser ces actes de piraterie et de brigandage menés par les forces de l’occupation contre les institutions juridiques et humanitaires. Au cours de cette agression, les forces de l’occupation ont pillé le centre.
La condamnation du résistant palestinien Yousef Samir Mahmoud Sh’aiybi de Deir Ghassane
Le tribunal militaire de Ofer a condamné le jeune résistant Yousef Samir Mahmoud Sh’aiybi à la prison à perpétuité, l’accusant d’avoir planifier pour tuer un colon dans la province de Ramallah et Bireh.
Le prisonnier Sh’aiybi se trouve dans la prison de Ofer depuis son arrestation le 20/8/ 2004, et fait partie des Brigades des martyrs d’al-Aqsa, branche militaire du Fath.
Le tribunal militaire de Ofer a condamné le prisonnier Nabil Ahmad Ubaidat, frère du martyr Atef Ubaydat, dirigeant des martyrs d’al-Aqsa, à onze ans de prison. Son autre frère, Nidal Ubaydat, est également détenu.
La prisonnière Faten Daraghmeh est gravement malade L’association Nafha pour la défense des prisonniers a déclaré que l’état de santé de la prisonnière Faten Daraghmeh est très préoccupant. Faten est détenue dans la prison de Hasharon dont la direction refuse d’apporter des soins à la prisonnière.
L’avocat de l’association, Sanaa Dweik, a visité la prison de Hasharon et rencontré plusieurs prisonnières, dont Qahira Saadi, Atef Alayan, Samar Sbih et Faten Daraghmeh. L’avocat a ajouté que la direction de la prison a isolé les prisonnières Ahlam Tamimi, Sanaa Shhadé et Taghrid Saadi, dans la prison de Jalame en vue d’accentuer la répression contre les prisonnières, de déstabiliser leur état moral et confisquer leurs droits garantis par les conventions internationales.
L’association Nafha lance un appel à toutes les institutions juridiques et de soutien aux femmes pour sauver les prisonnières palestiniennes et faire pression sur la direction des prisons, pour permettre à des médecins spécialistes d’ausculter les prisonnières malades et de les faire soigner, tel que le réclament les conventions internationales.
Répression accrue dans la prison du Naqab
Les forces de l’occupation ont lancé une offensive contre les prisonniers du Naqab, le 20 mai dernier. Plusieurs prisonniers ont été mis en isolement. M. Tha’ir Abu Bakr, responsable du département information du ministère palestinien chargé des prisonniers, dans la province de Jénine, a déclaré que le département a reçu des appels téléphoniques des prisonniers du Naqab, faisant état de la répression contre plusieurs prisonniers, qui ont été frappés avec des matraques et des crosses de fusil, et des dizaines ont été isolés.
M. Tha’ir Abu Bakr a ajouté que la direction de la prison a fait appel aux unités des Nahashon spécialisées dans la répression des prisonniers pour lancer cette offensive.L Les soldats de cette unité se sont vengés sur les prisonniers en déchirant leurs vêtements, en détruisant les aliments et en confisquant des effets personnels. Les prisonniers ont lancé un appel réclamant l’intervention rapide de la communauté internationale pour faire cesser ces pratiques inhumaines et barbares et l’application des conventions internationales relatives aux prisonniers.
Les prisonniers ont rapporté que depuis plusieurs mois, la direction de la prison du Naqab fait subir aux prisonniers de mauvais traitments, tout en les provoquant en leur retirant des acquis obtenus au cours des grèves et des luttes, et mène des campagnes pour les humilier et humilier leurs parents qui viennent les visiter. Et récemment, la Croix Rouge internationale a informé le ministère palestinien que la direction des prisons a supprimé les visites familiales des provinces de Jénine et Toubas vers la prison du Naqab.
Le prisonnier libéré Fawaz Maali : les prisonniers déplorent et souffrent des conflits fratricides.
22 Mai 2007 - Silfit. Il a 38 ans. Il avait été enlevé le 12 juillet 2001 en pleine nuit pour être jeté en prison. Au cours de six années de détention, il fera le tour des prisons de l’occupation : Ofer, Naqab, Meggido. Libéré le 16 mai dernier.
"Les prisonniers que j’ai abandonnés en prison souffrent de l’état de guerre fratricide, ils sont entièrement démoralisés par cette situation et réclament la cessation définitive des combats fratricides".
"Le 12 juillet 2001, à deux heures du matin, notre maison fut assaillie par un grand nombre de soldats israéliens. Ils m’ont fait sortir de la maison, ainsi que les membres de la famille, mon père, ma mère et mon petit frère. Ils ont fouillé la maison avant de m’emmener. Je fus transféré d’une prison à l’autre, et d’un interrogatoire à l’autre.
Au début, je fus emmené au centre Huwwara, puis à Ofer, où j’ai été condamné à six mois de détention administrative. Et peu après, je fus interrogé et ma détention administrative fut renouvelée quatre fois, en violation des traités internationaux et les conventions de Genève. L’occupant s’appuie uniquement sur la loi d’urgence qui avait cours à l’époque britannique.
Dans les prisons, les conditions sont difficiles. Il devient de plus en plus difficile, par exemple, de faire la liaison entre les différentes sections des prisons, les prisonniers sont de plus en plus isolés. Les prisonniers sont constamment provoqués par les geôliers qui exercent des pressions psychologiques pour détruire le moral des prisonniers.
Les prisonniers réclament et souhaitent que le dossier d’échanges des prisonniers soit mené avec un grand sens de responsabilité et par des spécialistes. Il faut prendre conseil du Hizbullah, mais aussi de Ahmad Gibril, pour que les négociations soient bien menées, car les prisonniers ont le sentiment, d’après les différentes déclarations, parfois contradictoires, que la question de l’échange n’est pas tenue fermement. Ils souhaitent que l’échange se fasse avec succès.